Contenu du séminaire étudiant

Je lance la discussion sur le contenu du séminaire étudiant.
Il me semble que les trois questions matérielles primordiales (aura t on une salle et un horaire fixe ? le séminaire sera t il validable ? le département peut il communiquer, notamment dans la brochure, sur l'existence de ce séminaire ?) dépendront de la discussion avec Rambeau qui devrait avoir lieu le plus tôt possible après sa réponse au mail d'Axel. Est ce que je me trompe ?

La réponse de Rambeau à ces demandes dépendra évidemment de nos propositions sur le contenu du séminaire.

Il me semble absolument essentiel que le séminaire ne soit pas conçu comme une succession de cours magistraux, d'invitations, de profs qui rattachent laborieusement une question à "leur" objet d'étude. Il faut éviter que la présentation du séminaire aux étudiant.es ressemble à un colloque allongé qui pue l'ennui et la calcification intellectuelle.
Une grande place doit être accordée à mon avis à la discussion et à l'expérimentation de formes de discussion et de recherche libératrices et enthousiasmantes.
Avec Axel on discutait de diviser les trois heures du séminaires (ou moins ? deux heures ?) en une moitié de présentation individuelle avec des invitations ou des interventions que n'importe qui peut préparer, et une moitié plus libre et organisationnelle.

Je pense à plusieurs formes que pourrait prendre la partie expérimentale:

-le midrash dont nous a parlé Pierre Olivier Dittmar au Chamet et qu'un de ses amis de millevaches travaille obsessionnellement (invitation possible de cet ami de Pierro ?). Cela consiste à prendre un texte qui nous intéresse et suscite le débat ou au contraire qu'on croit consensuel, à lire le texte phrase par phrase, voire proposition syntaxique par proposition syntaxique, puis après chaque lecture de segment du texte, à discuter jusqu'à l'épuisement de toutes les interprétations possibles. Il semblait dire que ça devenait intéressant quand on prenait littéralement l'idée d'épuisement, c'est à dire qu'on discuterait avec précision de la compréhension de chaque segment du texte en détaillant nos désaccords jusqu'à ce qu'on ait plus rien à dire. L'idée d'après pierro est moins de s'accorder sur une interprétation précise d'un texte, qu'au contraire de faire proliférer les lectures possibles. Pour ces midrash je propose des textes comme l'Appel, Trouble dans le genre, la phénoménologie de l'esprit, mille plateaux, la crise des sciences européennes et la phénoménologie transcendantale...

- le palimpseste : dans une veine similaire Pierro parlait d'une pratique médiévale qui consiste à réécrire un texte de multiples fois pour l'améliorer, où la proposition initiale compte moins que les multiples versions qu'on pourrait en faire. On pourrait ou bien choisir un texte qu'on apprécie ou qui fait débat pour le réécrire, ou bien venir avec des propositions qu'on réécrirait ensemble.

-écriture ou intervention à complèter : plutôt que de réécrire un même texte, on pourrait venir avec des propositions incomplètes, où le manque est criant, et proposer à d'autres personnes de complèter le texte ou l'intervention des premier.es. Cela permettrait de mettre en branle l'imagination théorique mais aussi le jeu de malentendus, de variations interprétatives, de faux consensus qu'il y a d'une partie à une autre.

-lecture de spirale : les articles de spirale seraient lus et débattus. Cela permettrait de faire du lien entre les différentes initiatives du département. Je pense que ce lien est essentiel pour casser la logique de supermarché de l'université où on va chacun dans notre rayon théorique, pour qu'il y ait émulation et communauté.

-film et discussion : je trouve que ç'avait été trés intéressant quand on avait vu et parlé de Pour un seul de mes deux yeux d'Avi Mograbi. Intéressant si les films qu'on regarde nous ouvrent des horizons ou réagissent à la situation. Je ne sais pas s'il serait chaud mais je trouverais ça vraiment cool de regarder le film de Jean ou d'autres personnes qui ont des projets dans la fac (ouverture à d'autres départements aussi).

-discussion sur oeuvre : on pourrait aussi prendre une photo, une peinture, un morceau de musique, un poème ou une page d'un récit et l'accompagner d'une question à prendre en charge collectivement.


Je me demande s'il n'est pas aussi possible de moduler les rythmes et les intensités de discussion. Par exemple prévoir un temps long dédié à une intervention et des temps plus courts ou organisationnels, qu'on minuterait.

- information : celleux qui le veulent choisissent trois informations de toute sorte (un événement politique, climatique, économique, la sortie d'un album de musique, une expo, un décès, une info liée à P8, une connaissance scientifique récemment apprise, les aventures d'une institution quelconque, une discussion ou une action dont on a été témoins) et évaluent l'importance qu'iels y trouvent d'un à cinq. Les trois informations auxquelles ont été attribué la plus grande importance sont exposées chacune en 5 minutes.

-point sur le département : point de 20 minutes du groupe de solidarité, du groupe de vigilance VSS, de la revue, des profs, du secrétariat...

- interv artistique : lecture d'un poème, performance, danse, rap, prière collective, méditation collective, chaîne de massage, combat de boxe chinoise...

Pour ce qui est du contenu des interventions longues, ce serait bien qu'on s'accorde sur une ligne directrice. Je propose que chacun.e dise ce qu'il pense de la proposition d'Axel de faire les interventions longues sur la relation entre les années 1920/1930 et 2020. Si cette proposition suscite de l'intérêt, des idées d'invitation, des idées d'intervention alors faisons-le, sinon choisissons ensemble un autre thème. Quoiqu'il en soit je pense que le choix d'une ligne directrice ne doit pas nous empêcher de donner de la place à une partie expérimentale et à des moments de vie du département.

Je me disais qu'on pourrait inviter Pierre Olivier Dittmar pour qu'il nous parle des pratiques de lecture et d'écriture médiévale qui pourrait alimenter nos expériementations dans ce séminaire.

On pourrait chacun.e notre tour se charger de ramener bouffe ou boisson à la séance. Ce serait l'occasion de faire la cérémonie du café d'Abderrahmane qu'on a pas pu faire à Monoblet.

A plus

Hello !

A fond pour tout ça !

Midrash : J'ai pris le contact de Misgav, le pote de Pierre-Olivier. La discussion avec lui sur le midrash était passionnante, et je crois que ça pourrait être un super outil pour le séminaire étudiant, si on arrive à trouver le bon format. Il est souvent en déplacement, mais il est partant pour nous montrer comment il pratique ça, quand il sera de passage à Paris cet automne. Ça pourrait être le contenu d'une séance du séminaire, si ça tombe le bon jour pour lui.

Autres modalités d'échange : Partant pour tout ça, films, lecture de spirale, discussion d'oeuvre, écriture en projet, discussion sur un thème proposé par quelqu'un, etc. Le palimpseste aussi, même si ça me semble plus compliqué à faire pendant le séminaire étudiant (mais le séminaire pourrait être un moment de planification, discussion, retour pour ce genre de choses ?).

Autre contenu : Idem, complètement d'accord. Un point de 20/30 min pour discuter orga, département, solidarité, vss, etc, en début de séminaire, ça me semble important. Ok pour le reste aussi, le point information, les interventions diverses. Et oui, diners bibines pour que ça soit agréable. On pourrait aussi, plus ou moins formellement et ponctuellement, lancer des invitations à d'autres départements, pour qu'ils nous parlent de ce qui se passe chez eux.

Pierre-Olivier : On pourrait l'inviter oui, vous avez pris son contact ? Quelqu'un veut se charger de lui parler de ça ?

Ligne directrice : Forcément je suis d'accord avec moi-même sur ma proposition 1920/2020, mais j'avais lancé ça un peu au pif. Ca me semblait - et me semble toujours - important d'avoir un cadre général qui puisse donner une continuité au séminaire, pour éviter que ça ne parte trop dans tous les sens, que chacun-e ne vienne que quand le thème du jour lui parle, et que du coup ça s'étiole assez vite, comme l'année dernière. Mais c'est peut-être une crainte mal placée, et peut-être aussi que le cadre n'a pas besoin d'être fournit par une question théorique. L'essentiel en tout cas, il me semble, est que le format et le contenu du séminaire soient assez enthousiasmant pour assez de monde pour que ça lance un mouvement qui s'alimente lui-même.
L'autre chose, c'est que - ennui et calcification mises à part - je crois qu'on s'approche assez vite du moment où ça sera trop tard pour organiser des interventions régulières et bien travaillées sur un thème théorique unique, ou pour inviter des gens dont ça serait le domaine de recherche. C'est quand même pas mal de boulot et d'orga pour que ça tienne bien et que ça soit intéressant. Peut-être garder cette idée de thème théorique général pour le deuxième semestre ? Je ne sais pas trop.

Axel

Hola!

Merci Stingu pour ce super message!! Il y en a plein d'idées et de choses qui me semblent très intéressantes, je suis complétement chaud pour tout ça!

Quand au contenu de la partie plus d'interventions du séminaire: D'une part, il me semble aussi important d'avoir une lignes directrice. Ça me fait cependant un peu peur que cette ligne directrice soit trop fermé d'avance et, plus encore, trop déconnecté des autres intérêts/questionnements/désirs qui composent le séminaire, et que le séminaire devienne une sorte de chose bipolaire où l'on pourrait très bien être intéressé.e par la partie plus expérimental mais pas du tout attiré par la partie plus thématique. En ce sens, je me demande si ce ne serait pas mieux une ligne directrice théorique un peu plus générale, donc plus facilement réappropriable par des étudiant.es différents? Je pense, juste comme exemple et même si ça reste trop flou, à qqch du type "la philosophie et ses dehors", où l'on pourrait faire rentrer tout type de tentatives pour excentrer la philosophie: ça rentre alors évidemment tout type de rencontre avec d'autres disciplines, tout type d'expérimentation d'autres méthodes de recherche, d'autres formes d'écrire où faire de la philo, toute interrogation sur la possibilité d'extraire la philo de l'Université, tout questionnement sur le rapport de la philosophie à la politique, à la vie, à l'actualité, etc. Bref, ce terme "dehors" et bien ample, ce qui fait au même temps ça force mais qui oblige aussi à des efforts de définition.

Tout ça cependant n'est qu'une fausse proposition haha. Car, en fait, je pense que ça serait mieux de ne pas définir d'avance un sujet, au point où l'on est. Ceci par une double raison: 1. je partage la peur d'Axel sur le manque de temps pour organiser ces interventions; 2. je crois à ce principe de l'éducation libertaire qui dirait qu'il n'y a de production commune et émancipatrice du savoir que quand le "programme" est un choix explicitement thématisé, hehe. Autrement dit, il me semble cool l'idée, non pas de ne pas avoir une ligne théorique directrice, mais de choisir cette ligne entre tout.es les participant.es du séminaire (aussi ceux et celles qu'on ne connait pas encore!). Ce choix, il me semble, ne doit pas être pris comme un truque de manque d'organisation à l'avance ou comme une obligation un peu formel avant de commencer le vrai séminaire et les choses intéressantes: mais ce sont justement ces sessions de choix collective qui sont, je crois, presque le plus intéressant, et c'est là ou ce jouent des choses importantes pédagogiquement. Bref, plus concrètement: on pourrait par exemple proposer un séminaire ou les premières sessions (deux ou trois sessions, par exemple) sont consacrées à un travail de réflexion commune et au choix d'une ligne problématique directrice. On pourrait, par exemple, proposer un travail en petits groupes qui ensuite proposerait des choses et l'on discuterait tous ensemble (en plus, évidemment, de commencer des les premières sessions avec les moments de points sur le département, et, si l'on veut, aussi déjà avec tout ces propositions expérimentales de Stingu, ou par l'invitation de Pierre-Olivier par exemple, etc.). Ceci, dans le but de définir, disons, pour octobre une ligne directrice et des premières propositions d'intervention.

Voilà voilà, et bon, dans tout les cas, comme vous dite, pour le moment on attend aussi voir ce que dit Rambau. Peut être qu'on pourrait cependant déjà ce caler un rdv, comme proposait Axel sur la rubrique "calendrier", pour le 8 septembre, par exemple? D'autres dates?

A bientôt et hâte de vous revoiiiir!
Lucas