Note d’intention

Spirale repose sur une fiction féconde: rien ne lui préexiste. C’est dire qu’aucun objet ne lui est donné d’avance et la possibilité qu'elle s’en procure un ne dépend que des écrits qui peupleront ses pages.

Ce dont nous pouvons parler, c’est de l’intention d’où part la revue : La responsabilité que doit entretenir les productions d’un esprit envers tous les autres, processus qui nie le devoir de l’étudiant envers le professeur dans la réception d’un texte, et jusqu’aux motivations qui poussent à sa rédaction.

La critique - au sens d’un dépassement - est privilégiée, et l’attitude qui la porte doit dès maintenant se détailler en raison de son ambivalence : Elle peut être l’explicitation des concepts qui composent une thèse car pris trop vite comme donnés. L’écrit « critique » de cette manière continue la thèse sur laquelle il prend sa base en la déployant, et cela de manière directement compréhensible.
Elle peut aussi être une réfutation, ainsi elle est critique dans le sens commun : elle nie la pertinence d’une thèse. Pourtant, même prise dans ce sens, elle continue la thèse, mais cette fois indirectement. De son objet, ou de la manière que la thèse critiquée a de l’appréhender, la critique juste l’en détourne tout en considérant l’intention initiale de la thèse critiquée, et oriente ses recherches vers un espace plus restreint qui exclu les erreurs précédemment commises. Nous voyons comment les deux determinations de la critique ne s’excluent pas l’un l’autre.
Cette attitude est donc privilégiée si tant est qu’elle nomme ce au profit de quoi elle s’exerce. Sans contenu positif, l’avancée théorique s’en trouve retardée. Tout peut être critiqué, particulièrement un article de Spirale dans le numéro suivant.

Spirale ne se limite à aucun thème mais veut susciter un développement. L’espoir qui anime les créatrices et créateurs de Spirale est que les thèmes abordés en son sein trouvent la mesure entre l’abstraction théorique et la réponse à des problèmes particuliers, entre la nécessité logique et la contingence du réel. Après tout, chacun a à determiner de quoi il faut parler dans une revue s’adressant au public d’une université et au delà ; mais nous espérons que nous n’atteindrons jamais le point des attaques personnelles, ni le point où seront publiés des articles précédemment présentés pour valider des cours. Dans le dernier cas, il n’y a qu’à imprimer vos travaux et les distribuer, Spirale n’est pas une vitrine à travaux scolaires.

Voila pour ce dont la revue parlera, le reste est affaire d’organisation. Elle se fera à l’Université Paris 8. Les formes d’expression sont ouvertes. Spirale peut contenir écrits théoriques, litteraires, dessins, et autant d’étrangetés qu’il semblera bon au Filtre de diffuser. Le Filtre est un comité de rédaction de 3 à 5 personnes tirées au sort parmis les personnes intéressées. Les écrits sont publiés sous pseudonyme. L’indépendance des écrits vis à vis de ceux qui les ont faits est importante. La valeur d'un écrit tient à son contenu, à sa rigueur, et pas au statut de spécialiste ou au prestige de celui ou celle qui écrit. Pas question non plus d'attribuer la valeur d'un écrit à un "auteur" qui s'empressera d'en tirer des bénéfices sur le marché de la culture. Le choix et la nature des productions artistiques pourra faire l'objet de discussions à l'intérieur de Spirale. Pour les premiers numéros elle dépendra de l'orientation et de la sensibilité du Filtre.

J’ai ecrit aussi ce petit texte - qui peut bien sûr être modifié - sur la spirale proprement dite, qui peut etre placé sur la couverture ou directement après. Comme un petit bout de prose evoquateur :

« La ligne, gravitant toujours autour du même point, ce qui d’entre toutes ses préoccupations est celle fondamentale, n’en finira jamais néanmoins de gagner d’autres espaces. »

Si vous avez des citations cool sur la spirale, un truc evoquateur et poétique dans ma tête, n’hésitez pas !

Hola amigxs,

Je trouve super le texte Macéo, merci! Il est très clair: me semble-t-il, le bon entre-deux entre un texte concret qui donne des indications précises sur le fonctionnement de la revue (anonymat, réflexivité auto-critique, fonctionnement du Filtre, etc.) et une position théorico-(politique) stimulante! J'aime particulièrement l'opposition du "devoir" envers le professeur/la "responsabilité" envers les autres. C'est en effet une toute autre chose qui se joue dans l'une et l'autre! Le seul petit point ou je m’écarte un peu est la partie sur le dépassement, même si je trouve très juste et précise ton idée sur le mouvement de la critique. Je pense que ce n'est au fond qu'une question de vocabulaire qui me fait prendre des distance: je partage l'idée d'un approfondissement de la pensée par reproblématisation des thèses précédentes, qui sont prises au sérieux et en ce sens toujours "prolongés". Mais je me méfierait de parler d'un "dépassement" ou "d'erreurs" qu'il faudrait "exclure". Ce surement mon côté nietzschéen anti-hégelien hehe, qui me fait penser qu'en philo il s'agit peu de "vérité" ou "d'erreurs", encore moins de dépasser des positions, mais plutôt et de réorientations et perspectives plus ou moins puissantes, plus ou moins intéressantes. Bref, au fond c'est une critique assez superficielle haha, car je suis d'accord avec le fond de l'idée et ça me va de garder le texte comme ça, mais je vous partage la petite divergence, puisque Spiral s'agit justement de ça.

Je copie en-bas ton texte en proposant quelques petites transformations (sans inclure le petit commentaire d'en haut), histoire juste de le déformer un peu et "faire spiral", si l'on peut dire comme ça. Enfin, peut-être que le texte et un peu long pour présenter la revue, et on risque de perdre des possibles lecteurs.ices/contributeur.ices? :




Spirale repose sur une fiction féconde: rien ne lui préexiste. C’est dire qu’aucun objet ne lui est donné d’avance et la possibilité qu'elle s’en procure un ne dépend que des écrits qui peupleront ses pages.

Ce dont nous pouvons parler, c’est de l’intention d’où part la revue : la responsabilité que doivent entretenir les productions d’un esprit envers toutes les formes d'existence qu'elles convoquent. Ce processus nie le devoir de l’étudiant·e envers la ou le professeur·e dans la réception d’un texte, et jusqu’aux motivations qui poussent à sa rédaction: Spiral, en ce sens, se définit par l'envie d'ouvrir des espaces de pensée entre étudiant·e·s où se déjouent, autant que possible, les logiques neutralisantes du dispositif "cours-universitaire".

La critique - au sens d’un dépassement - est privilégiée, et l’attitude qui la porte doit dès maintenant se détailler : Elle peut être l’explicitation des concepts qui composent une thèse car pris trop vite comme donnés. L’écrit « critique » de cette manière continue la thèse sur laquelle il prend sa base en la déployant, et cela de manière directement compréhensible.
Elle peut aussi être une réfutation, ainsi elle est critique dans le sens commun : elle nie la pertinence d’une thèse. Pourtant, même prise dans ce sens, elle continue la thèse, mais cette fois indirectement. De son objet, ou de la manière que la thèse critiquée a de l’appréhender, la critique juste l’en détourne tout en considérant l’intention initiale de la thèse critiquée, et oriente ses recherches vers un espace plus restreint qui exclu les erreurs précédemment commises. Nous voyons comment les deux déterminations de la critique ne s’excluent pas l’un l’autre.
Cette attitude est donc privilégiée si tant est qu’elle nomme ce au profit de quoi elle s’exerce. Sans contenu positif, l’avancée théorique s’en trouve entravé. Tout peut être critiqué, particulièrement un article de Spirale dans le numéro suivant. L'approfondissement des problèmes, loin d'être linéaire, ce fera ainsi comme par spasmes, en bégayant, par des retours réflexives qui sont autant de détours: penser en spiral, en tourbillon.

Spirale ne se limite à aucun thème mais veut susciter un développement. L’espoir qui anime les créatrices et créateurs de Spirale est que les thèmes abordés en son sein trouvent la mesure entre l’abstraction théorique et la réponse à des problèmes particuliers, entre la nécessité logique et la contingence du réel. Après tout, chacun a à déterminer de quoi il faut parler dans une revue s’adressant au public d’une université et au-delà ; mais nous espérons que nous n’atteindrons jamais le point des attaques personnelles, ni le point où seront publiés des articles précédemment présentés pour valider des cours. Dans le dernier cas, il n’y a qu’à imprimer vos travaux et les distribuer, Spirale n’est pas une vitrine à travaux scolaires.

Voila pour l'envie qui nous porte, le reste est affaire d’organisation. Elle se fera à l’Université Paris 8. Les formes d’expression sont ouvertes. Spirale peut contenir écrits théoriques, littéraires, dessins, et autant d’étrangetés qu’il semblera bon au Filtre de diffuser. Le Filtre est un comité de rédaction de 3 à 5 personnes tirées au sort parmi les personnes intéressées. Les écrits sont publiés sous pseudonyme. L’indépendance des écrits vis à vis de ceux qui les ont faits est importante. La valeur d'un écrit tient à son contenu, à sa rigueur, et pas au statut de spécialiste ou au prestige de celui ou celle qui écrit. Pas question non plus d'attribuer la valeur d'un écrit à un "auteur" qui s'empressera d'en tirer des bénéfices sur le marché de la culture. Le choix et la nature des productions artistiques pourra faire l'objet de discussions à l'intérieur de Spirale. Pour les premiers numéros elle dépendra de l'orientation et de la sensibilité du Filtre.

Hello,

Jane, Suzanne, est-ce que vous avez eu le temps de vous occuper de la nouvelle version de la note d'intention ? Sans pression hein

Axel

Coucou oui mais avec la relecture d'autres personnes notamment du frère d'Augustin de 29 ans qui fait de la philo, on s'est rendu compte qu'il fallait d'autant plus un travail d'éclaircissement, que nous continuons donc, néanmoins si n'importe qui veut rajouter des choses qu'il ou elle n'hésite pas !